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Faut-il réaliser ses fantasmes sexuels ? 
De Marylène Nicolay, sexologue clinicienne.

Nous fantasmons tous, quel que soit notre sexe, notre âge... En effet, les fantasmes sont des pensées (images, idées…) qui provoquent une émotion et une excitation chez l’individu. Ils ne sont pas que sexuels, mais, au contraire, touchent tous les domaines liés au désir et au plaisir.

  • Vous vous imaginez en train de plonger sans retenue votre doigt dans le pot de choco… Fantasme !
  • Vous vous voyez en Madonna chantant Like a Virgin devant un parterre de fan en délire… Fantasme !
  • Vous vous rêvez prélassant sur une plage paradisiaque sirotant un délicieux cocktail… Fantasme !
  • Vous vous imaginez habillé(e) de cuir en train de fouetter Chéri(e)… Fantasme !

Fantasmer est une pratique normale et naturelle. C’est même très bon pour la santé psychique, car cela permet pendant un court moment de s’éloigner des problèmes du quotidien.

Au niveau sexuel, les fantasmes sont de puissants aphrodisiaques ! Sans eux, la sexualité serait bien ennuyeuse et répétitive ! Ils peuvent :

• enrichir la relation sexuelle : et non, il n’y a pas que le missionnaire, dans la chambre à coucher et la lumière éteinte ! Un peu d’originalité est possible… Si, si, je vous jure !
• améliorer l'excitation et le désir : penser sur le chemin du retour du travail à tout ce que vous pourrez faire avec Chéri(e) en arrivant à la maison, rien de mieux pour faire monter l’excitation et le désir !
• et même augmenter la fréquence des orgasmes : penser à un de vos fantasmes à un moment donné pendant le rapport sexuel va booster votre plaisir.
Dès lors, autant les accepter et les alimenter ! Cependant, il peut arriver que les fantasmes deviennent envahissants ou obsédants et causent une souffrance. Dans ce cas, il faut consulter un(e) psychologue ou un(e) sexologue.

Les fantasmes sexuels les plus répandus sont :

  • liés à un lieu sauvage et isolé : Madame rêve de faire l’amour avec Chéri(e) sur la plage d’une île déserte.
  • liés à l’exhibitionnisme (ascenseur, lieu de travail…) : Madame imagine vivre le grand frisson dans un ascenseur et frémit à l’idée d’être surprise en pleine action.
  • liés à une personne (célébrité, collègue, connaissance…) : Madame se voit rencontrer par hasard George Clooney et s’en suit une étreinte passionnée.
  • liés à l’utilisation d’un accessoire (bondage, sous-vêtements sexy, nourriture…) : Madame s’imagine couverte de chantilly, offerte aux douces caresses de la langue de Chéri(e).
  • liés à une pratique sexuelle particulière (fellation, cunnilingus, sodomie, échangisme…) : Monsieur se voit sodomisant avec vigueur Chéri(e) à genoux devant lui.
  • liés à une situation particulière (triolisme, strip-tease, harem…) : Madame rêve d’être au centre d’un petit parterre de messieurs captivés par son délicat et sensuel effeuillage.
  • liés à un scénario (jeux de rôles, déguisements…) : Monsieur imagine son arrestation par Chéri(e) portant un uniforme de policier. La punition pour ses crimes sera très sensuelle…

ET DONC, FAUT-IL LES REALISER OU PAS ?
Le fait de réaliser CERTAINS fantasmes augmente la satisfaction sexuelle. Ils améliorent également la relation de couple, car le fait de partager ses fantasmes avec son/sa partenaire augmente la complicité et la confiance (si vous partagez un fantasme comme un jeu, vous vous rapprochez émotionnellement puisque vous jouez ENSEMBLE).

Néanmoins certains fantasmes (surtout parmi les plus « hard ») peuvent mettre à mal le couple en créant un malaise (par exemple, Monsieur rêve d’inviter un(e) 3ème partenaire dans le lit mais Chéri(e) est totalement opposé(e) à cette pratique). Si votre partenaire ne partage pas votre fantasme, il faudra accepter que ce fantasme reste au niveau de votre imaginaire érotique. Le couple peut également être mis en danger par la réalisation d’un fantasme faisant entrer une tierce personne dans la sexualité du couple. En effet, même si le désir de réalisation était partagé, cela peut susciter de la jalousie lorsque l’un verra l’autre éprouver du plaisir en compagnie d’une autre personne. 

Enfin, avoir un fantasme ne signifie pas que l’on veuille le réaliser. On peut éprouver de l’excitation à la pensée d’un scénario, tout en étant conscient que dans la réalité, cela nous dégoûterait !

AU FINAL, le mieux est de réaliser certains fantasmes et d'en garder d'autres pour soi.

CONCRETEMENT, si vous souhaitez passer à l’acte :

  • Choisissez des fantasmes réalisables et respectueux de l’autre.
  • Parlez de votre envie avec votre partenaire et soyez à l’écoute de son impression, de ses questions et de ses craintes. Si votre partenaire ne partage pas votre fantasme, gardez-le pour nourrir votre imaginaire érotique personnel et proposez éventuellement un autre fantasme qui serait acceptable pour chacun. Si le désir de réalisation est partagé, passez au point 3.
  • Définissez ensemble les modalités de réalisation de votre fantasme : le lieu, le moment… mais surtout les limites que chacun ne veut pas dépasser et les règles à respecter.
  • Passez à l’action en respectant ce qui a été décidé.
  • Après réalisation, discutez-en ensemble. Si l’expérience était négative, en parler vous permettra de partagez votre déception, vos sentiments, vos peurs… et de ne pas rester sur une fausse note. Si l’expérience était positive, en parler vous permettra de partager votre plaisir et vos émotions et de nourrir votre imaginaire érotique !
  • Gardez à l'esprit que réalisez vos fantasmes doit rester une expérience ponctuelle dans votre sexualité à deux. Avoir recours systématiquement à la réalisation de vos fantasmes à chaque rapport sexuel risque de transformer le jeu en obligation pour parvenir à atteindre le plaisir, et dès lors peut apparaître une souffrance et la nécessité de consulter un spécialiste.

Pour ce qui est des fantasmes « inavouables », déculpabilisez, gardez-les bien au chaud dans votre jardin secret et activez-les mentalement pour votre propre auto-excitation quand le besoin s’en fait sentir.

Marylène Nicolay, sexologue clinicienne.
2015

 

 

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